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Aux origines : pas de liberté religieuse
-> La laïcité permet la coexistence des différentes religions

La spécificité de la laïcité française vient de son histoire : pendant des siècles, le pouvoir monarchique de la France a été étroitement associé à celui de l’Église.

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Le baptême de Clovis par Remi de Reims tenant dans sa main la Sainte Ampoule.

Jacob van Maerlant, 13e siècle. Koninklijke Bibliotheek, La Haye, photo © Koninklijke

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La France de Clovis à la Révolution

D'où vient la monarchie de droit divin ?

 

Depuis l'époque carolingienne et l'institution du sacre royal, on considère que le monarque reçoit de la Providence la mission de conduire le peuple de Dieu vers la Cité éternelle. Entre le XVIe et le XVIIIe siècle se précise la théorie de la monarchie de droit divin telle que nous l'entendons aujourd'hui, à savoir que le pouvoir du roi vient directement et immédiatement de Dieu et que le roi n'est responsable que devant Dieu.

 

On fait remonter cette sacralisation du roi au baptême de Clovis, premier roi Chrétien de France, vers l’an 500.

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La légende de la Sainte Ampoule remonte aussi à Clovis : une ampoule contenant de l’huile sacrée aurait été apportée par une colombe pour oindre le front de Clovis. Elle fut ensuite utilisée dans le rituel du sacre, qui se déroulait traditionnellement à Reims.

Un ordre des "chevaliers de la Sainte Ampoule" fut créé lors du sacre de Louis XIII puis fut dissous à la Révolution.

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Pour aller plus loin : une définition du pouvoir absolu de droit divin par Bossuet, ressource pédagogique du musée du château de Versailles.

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Clovis Ier roy crestien - Recueil des rois de France, Bibliothèque nationale de France. Peinture réalisée d'après le gisant de l'église Sainte Geneviève à Paris.

 

Le roi touche, Dieu guérit

 

Avec l’application de la monarchie de droit divin les rois de France sont réputés “guérisseurs”: “Le roi touche, Dieu guérit”.

Ces rois sont dits thaumaturges (du grec : qui "accomplit des miracles"). On pensait que le roi avait le pouvoir de guérir certaines maladies (les écrouelles : ganglions au cou dûs au bacille de la tuberculose), par le "toucher royal". Cette pratique remonterait à Clovis. Louis XIV aurait touché 200.000 malades pendant son règne.

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La France, fille aînée de l’Église

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Fils aîné de l'Église est un titre qui fut porté par les rois de France à partir de Charles VIII en référence au baptême de Clovis, premier roi baptisé dans la foi de Nicée.

La formule fut appliquée ensuite au royaume de France au XVIe siècle puis à la France au XIXe siècle.

L’expression « France, fille aînée de l'Église » est attestée pour la première fois lors du « Discours sur la vocation de la nation française » prononcé le 14 février 1841 par le père Lacordaire dans la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

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Au XVIIIe siècle, Voltaire porte un regard volontairement ironique et provocateur sur le mythe du baptême de Clovis et de la Sainte Ampoule, afin de rappeler que l'enjeu de l'alliance entre la royauté française et l’Église fut avant tout politique :

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Un moine écrit que Clovis, étant dans un grand danger à la bataille de Tolbiac, fit vœu de se faire chrétien s'il en réchappait ; mais est-il naturel qu'on s'adresse à un dieu étranger dans une telle occasion ? Quel est le chrétien qui, dans une bataille contre les Turcs, ne s'adressera pas plutôt à la Sainte Vierge qu'à Mahomet ? On ajoute qu'un pigeon apporta la sainte ampoule dans son bec pour oindre Clovis, et qu'un ange apporta l'oriflamme pour le conduire. Le préjugé crut toutes les historiettes de ce genre. Ceux qui connaissent la nature humaine savent bien que l'usurpateur Clovis, et l'usurpateur Rolon ou Rol, se firent chrétiens pour gouverner plus sûrement des chrétiens, comme les usurpateurs turcs se firent musulmans pour gouverner plus sûrement les musulmans.

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Voltaire, Dictionnaire philosophique, article "Préjugés historiques", 1764.

Pour aller plus loin : article Tolérance du Dictionnaire philosophique.

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Raymond Savignac, affiche satirique pour l’exposition organisée par la Bibliothèque nationale de Rennes à l’occasion du bicentenaire de la mort de Voltaire en 1978.

La France jusqu’à la Révolution ne permet donc pas la liberté religieuse.

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