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La laïcité permet l'égalité entre tous les élèves

La laïcité est le cadre qui permet l'égalité de tous les élèves au sein de l'école publique, quelles que soient leurs croyances, leurs origines sociales et culturelles. En ménageant un espace neutre protégé de tout prosélytisme, elle favorise aussi la mixité.

L’école laïque n’a pas été mixte dès son origine car il aura fallu au préalable imposer en France la scolarisation des jeunes filles, puis leur accès à l'instruction publique secondaire, pour que les mentalités évoluent jusqu’à en accepter le principe.

Pourquoi la laïcité mixité de l'école publique

Égalité filles / garçons : une longue histoire

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Victor Duruy, l'artisan de la mixité scolaire
« Les filles ont aussi droit à l'école publique »

Fils d'un ouvrier des Gobelins, Victor Duruy est remarqué très jeune pour ses talents intellectuels. Il entre à l'École normale supérieure et obtient l'agrégation d'Histoire.

Dans les années 1850, Napoléon III, qui désire écrire une Histoire de Jules César, le consulte, alors que Duruy ne cache pas ses sympathies républicaines. Les deux hommes ayant appris à s'estimer, Victor Duruy devient ministre de l'Instruction publique en 1863.

À ce poste jusqu'en 1869, Victor Duruy va mettre en œuvre un projet très ambitieux d'enseignement laïque, gratuit et obligatoire, que reprendra plus tard Jules Ferry sous la IIIe République.

Il multiplie les bourses et crée la caisse des écoles pour venir en aide aux familles pauvres.

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Victor Duruy photographié par Nadar, Bibliothèque nationale de France.

En 1863, quand Duruy devient ministre de l'instruction publique, un enfant sur cinq ne fréquente pas l'école et plus de huit cents communes sont dépourvues d'école primaire.

Précurseur de Jules Ferry, Duruy souhaite la gratuité et l'obligation de l'instruction entre 7 et 13 ans, filles et garçons.

La bataille parlementaire est rude, l'opinion publique est partagée car le projet est attaqué tant par les républicains qui le trouvent trop modéré que par les cléricaux qui combattent toute perte d'influence de l'Eglise.

L'évêque d'Orléans, fer de lance du courant conservateur, s'indigne que l'éducation des filles, de la femme chrétienne et française ne soit plus assurée au sein des congrégations féminines, mais par des hommes.

Le combat se poursuivra au-delà du Second Empire. Le coût d'une telle réforme (gratuité partielle ou totale, embauche de personnel enseignant, entretien des écoles) inquiète également le reste du gouvernement, à quoi Duruy répond :

« La France dépense vingt-cinq millions pour une préfecture, cinquante ou soixante pour un Opéra et elle ne peut en dépenser sept ou huit pour l'instruction du peuple ! »

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Par la loi du 10 avril 1867, Victor Duruy contraint les communes de plus de 500 habitants à ouvrir une école primaire pour les filles.

Il tente aussi d'ouvrir l'enseignement secondaire public aux filles malgré l'opposition des congrégations religieuses qui ne veulent pas renoncer à leur monopole.

Une cinquantaine de « cours secondaires » pour les filles de plus de douze ans sont ainsi créés dans différentes villes. On y enseigne le français, les langues, les arts, l'histoire et la géographie ainsi que les sciences naturelles.

Une généralisation progressive

 

L'instauration de la mixité dans les établissements scolaires se généralise progressivement durant les années 1950, parallèlement à l'évolution progressive des mentalités.

Les principales réformes :

- En 1959, le ministre de l’Éducation Nationale Jean Berthoin décide de ne plus construire que des lycées mixtes.

- La réforme Fouchet-Capelle de 1963 étend la mixité aux collèges d'enseignement secondaire (CES).

- Enfin, la loi Haby du 28 décembre 1976 (désormais codifiée au Code de l'éducation) rend la mixité obligatoire dans l'enseignement primaire et secondaire : « Les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d'enseignement supérieur (…) contribuent à favoriser la mixité et l'égalité entre les hommes et les femmes. »

Pour aller plus loin :

Une histoire de la mixité par Geneviève Pezeu, Les Cahiers Pédagogiques.

Le contexte et l'opposition à la réforme Haby sur le site Lumni.

Enquête réalisée auprès de lycéens en janvier 1959 :

que de préjugés encore de part et d'autre !

Document d'archive : vidéo INA

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Égalité de tous : la mixité sociale

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Mixité sociale des enseignants :
Les hussards noirs de la République

Depuis la loi Goblet de 1886, qui parachevait les lois Ferry, le personnel enseignant est exclusivement laïque et il est formé par l’État.

En 1913, Charles Péguy qualifie les instituteurs de « hussards noirs » en raison de leur uniforme noir à pantalon, gilet, longue redingote et casquette plate. Il évoque ses souvenirs d'écolier à l'école primaire et décrit ainsi ces jeunes professeurs âgés de 17 à 20 ans :

« Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs. (...) ils étaient vraiment les enfants de la République. »

Le terme est resté : combatifs, engagés dans la formation des jeunes générations, ils défendent l'école de la République.

Source : France culture, Le cours de l'Histoire par Xavier Mauduit

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Photographie de la promotion 1878 de l'École Normale Supérieure : Henri Bergson (1er à gauche, debout, yeux fermés), Jean Jaurès (2ème à droite, assis, barbu, bras croisés) et Émile Durkheim (non identifié)

Mixité sociale des élèves : la gratuité de l'enseignement

 

- Le 16 juin 1881 est promulguée par Jules Ferry la « gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles publiques ».

- La gratuité est ensuite étendue à l'enseignement secondaire par la loi du 31 mai 1933.

Les manuels scolaires sont gratuits jusqu'à la classe de troisième, ainsi que les matériels et fournitures à usage collectif.

 

Pour aller plus loin : frise interactive sur le site de l’Éducation Nationale

La laïcité à l'école permet :
-> L'égalité entre tous les élèves
-> Le partage d'une culture commune
-> L'apprentissage de la fraternité

La Charte de la laïcité, affichée dans tous les établissements publics depuis 2013, rappelle les bénéfices qu'offre l'espace neutre de l'école laïque :
 

Article 7 : Le partage d'une culture commune

La laïcité assure aux élèves l’accès à une culture commune et partagée.

Article 8 : Liberté et apprentissage de la fraternité

La laïcité permet l'exercice de la liberté d'expression des élèves dans la limite du bon fonctionnement de l’École comme du respect des valeurs républicaines et du pluralisme des convictions.

Article 9 : Égalité et respect mutuel au sein d'un espace pacifié

La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre.

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Laïcsation de l'enseignement
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