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Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition
La laïcité, une conquête française
« C’est la manière dont l’État en France a élaboré son rapport avec les exigences de pluralité religieuse et de liberté de conscience qui a abouti à la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905. Ce texte, qui structure les rapports entre les champs politique et religieux dans notre pays, est le résultat d’une originale décantation historique.
Histoire de la laïcité en France : les grandes étapes
Dès l’époque des rois absolus, le principe de la pluralité religieuse est en question. Après les guerres de religion, qui placent l’État sous la menace d’une guerre civile permanente, la France expérimente un régime de tolérance. Imposé avec difficulté par Henri IV en 1598, l’édit de Nantes apporte la paix civile, mais il est aboli par Louis XIV en 1685. L’idée que les sujets du Roi, catholiques ou protestants, puissent vivre en paix fait néanmoins son chemin.
Cependant, c’est bien la Révolution française et la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789 qui posent les principes de la laïcité « à la française ». L’article 10 de la Déclaration consacre la liberté d’opinion en affirmant que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».
Désormais, chaque individu est libre de choisir son modèle de pensée, de manifester ses opinions philosophiques, politiques, religieuses. La liberté religieuse, celle de croire ou de ne pas croire, est acquise et la liberté du culte est inscrite dans la première Constitution que se donne la France, adoptée le 3 septembre 1791.
Troisième temps, celui de l’installation pérenne de la République (1870). La IIIe République poursuit la sécularisation de la société, créant de nombreux services publics dont le plus important est celui de l’éducation. Champ de déploiement privilégié de la laïcité, l’école primaire publique devient le pilier de la République, avec pour mission d’instruire les futurs citoyens. Dans une perspective de neutralité et de lutte contre la mainmise de l’Église dans l’enseignement, Jules Ferry dote l’école d’un cadre laïque solide. C’est l’objet des lois de 1881-82 qui créent l’école primaire gratuite et laïque et rendent l’instruction obligatoire pour tous les élèves de 6 à 13 ans.
Il faut cependant attendre Jean Zay, en 1936, pour que se développe un service public de l’éducation nationale totalement laïque et gratuit, puisque les collèges et lycées créés par Napoléon en 1808 ne l’étaient pas. L’obligation d’instruction est alors étendue jusqu’à 14 ans.
Ainsi, depuis plus d’un siècle, la République a inscrit la laïcité dans son droit, sans que le principe de séparation défini par la loi de 1905 n’empêche de reconnaître des situations particulières, comme en Alsace Moselle ou dans certains territoires de la France d’outre-mer. Dans la réalité des territoires et de la société française, la laïcité demeure un idéal républicain précieux, parfois contesté, qui nécessite donc un engagement de tous les instants. »
Qu'est-ce que la laïcité ? Une introduction par le Conseil des sages de la laïcité, janvier 2021
Pour aller plus loin : Ça marche comment ?
Idées reçues : La laïcité est-elle exclusivement française ?